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Tigercat participe à l’exploitation énergétique du bois dans l’Afrique de l’Ouest

Des hévéas (Hevea brasiliensis) sont plantés dans l’ouest de l’Afrique depuis des décennies.

– Gary Olsen, représentant du service de vente international de Tigercat

La quantité de précipitations de cette région est presque identique à celle de la forêt amazonienne d’où cette espèce est originaire. Les sociétés telles que Firestone ont été présentes dans cette région depuis les premières plantations, récoltant le précieux latex qui permet de produire des pneus et d’autres produits en caoutchouc.

La première machine Tigercat au Ghana transportant une charge à travers un site de coupe totale.

La première machine Tigercat au Ghana.

La Malaisie et l’Indonésie, où les conditions de croissance sont favorables, comptent également de vastes plantations d’hévéas. L’hévéa a été planté en dehors de son habitat naturel tout d’abord sous l’impulsion des Britanniques, à la fin des années 1800, ce qui explique pourquoi de telles plantations se trouvent surtout dans les anciennes colonies britanniques où les conditions climatiques sont adéquates. La ville de Takoradi, dans l’ouest du Ghana, se trouve au cœur de cette industrie, de nombreuses plantations étant gérées par la compagnie Ghana Rubber Estates Limited (GREL).

Malheureusement, la productivité de l’hévéa, comme pour la plupart des autres espèces vivantes, commence à baisser autour de l’âge de 25 à 30 ans. L’arbre cesse alors de fournir la quantité de latex requise pour assurer la viabilité économique des plantations. Ces vastes cultures à rotation doivent être défrichées puis replantées, ce qui génère de grands volumes de fibres de bois qui, jusqu’à maintenant, étaient simplement et tragiquement mises de côté et brûlées en raison de l’opinion courante qu’elles n’ avaient pas leur place sur le marché. En revance, en Malaisie et en Indonésie l’hévéa a longtemps été utilisé pour fabriquer des meubles de grande valeur. En dépit de son nom (arbre à caoutchouc), le bois de l’hévéa est un bois très dur et durable particulièrement prisé par l’industrie du meuble de l’Asie du Sud.

Le débardeur 635D émergeant du conteneur d'expédition.

Le débardeur 635D émerge difficilement du conteneur.

L’émergence de l’industrie du biocarburant, ainsi que l’introduction du Protocole de Kyoto et des cibles environnementales pour les producteurs d’énergie européens, a soudainement créé un marché pour l’hévéa de l’ouest de l’Afrique. Au Ghana, la constitution de Takoradi Renewable Energy Limited (TREL), une filiale d’Africa Renewables Ltd. dont le siège se trouve à Londres, et la vision du fondateur et directeur général Jean-Francois Guillon ont entraîné des apparitions régulières de navires dans le port de Takoradi chargeant des copeaux d’hévéas. Les copeaux sont vendus aux producteurs d’énergie européens pour produire de l’énergie renouvelable propre.

L’utilisation d’un débardeur à six roues 635D Tigercat pour faciliter la récolte de l’hévéa est une possibilité que Jean-Francois Guillon envisageait depuis un certain temps. Le directeur des opérations, Ian Paterson, a travaillé dans des conditions similaires au Libéria. Les opérations exigeaient l’utilisation d’un débardeur qui permettrait d’extraire les arbres d’une façon qui permet de quantifier la productivité et ne dépend pas des précipitations et de la saturation du sol qui en résulte. Les précipitations annuelles moyennes peuvent atteindre les 5 m, et l’on peut parfois avoir l’impression que la pluie de toute l’année tombe en une seule journée ! Maintenir la capacité d’extraction par temps de pluie, sans endommager le sol sensible, exige l’utilisation d’un débardeur à six roues. S’il est équipé de pneus jumelés, comme ceux de TREL pour les zones les plus humides, l’on obtient un débardeur à douze roues doté d’excellentes caractéristiques de flottation.

La machine a été assemblée en un jour.

La machine a été assemblée en un jour.

Un autre problème, lié à l’absence de routes et à la forme et l’aménagement des plantations, consiste en des distances de débardage extrêmement longues. Les charges utiles efficaces en termes de coûts sont indispensables au succès des opérations. Les hévéas, dont chaque tronc pèse aux alentours d’une tonne et demie en moyenne, doivent être récoltés en les enlevant avec leurs racines afin d’empêcher qu’il y ait par la suite des pathogènes ou des maladies qui tueraient les plantations futures. Pour que cela soit fait de manière économique, un excavateur ou un bulldozer est utilisé pour faire tomber les arbres. Une équipe d’opérateurs munis de scies à chaînes passent ensuite pour séparer les racines des troncs et des cimes. Enfin, le débardeur groupe, ramasse les arbres et les amène jusqu’au bord de la route où ils sont insérés dans un déchiqueteur CBI, les copeaux étant envoyés dans des remorques à fond mouvant à haute capacité, jusqu’à une zone d’entreposage temporaire située près du port et empilées.

Lorsqu’un navire arrive, tout l’équipement de transport et de récolte est retiré du terrain et utilisé pour charger le navire aussi vite que possible. Les débardeurs, y compris le débardeur 635D, sont déposés dans la cale du navire, puis étendent et compactent les copeaux pour maximiser la charge transportée.

Les hévéas sont déchiquetés en bordure de la route. Le système CBI envoie les copeaux dans des remorques à fond mouvant à haute capacité.

Les hévéas sont déchiquetés en bordure de la route. Le système CBI envoie les copeaux dans des remorques à fond mouvant à haute capacité.

Le débardeur 635D, les pneus de réserve et les pièces de rechange ont été envoyés au Ghana dans deux conteneurs de 12 m. Je suis allé à Takoradi, en Afrique du Sud, avec Jeff Cave, représentant de vente et de soutien pour l’Afrique, pour aider à réaliser l’assemblage final, à former les opérateurs et à donner des formations techniques. (Nous avons tous deux pris nos antipaludiques cette fois-ci. J’ai appris une leçon précieuse à mes dépens en Angola. Pour connaître l’histoire, voir le nº 25 de BTB).

Le procédé d’assemblage ne s’est pas fait sans délais, sans frustration, ni amusement. Tout a commencé avec le triste décès du président du Ghana, John Atta Mills, avant notre arrivée. En conséquence, il y a eu une semaine de deuil suivie de funérailles nationales dont la date était la même que celle où le débardeur devait passer la douane. Finalement, les deux conteneurs sont arrivés à l’atelier de TREL au milieu de la semaine suivante.

La récente découverte de gaz et de pétrole au large de Takoradi a entraîné des achats importants d’équipement de levage de charges lourdes mobile grâce aux ressources monétaires sans limites de l’industrie pétrolière. Cela nous a encouragés : les défis les plus difficiles à affronter seraient de soulever les conteneurs des camions de transport et de faire sortir le débardeur de son conteneur pour le placer sur la surface de travail. De toute évidence, Jeff Cave et moi avions beaucoup d’ambitions et peu de moyens !

Une plantation d'hévéas au Ghana.

La durée de vie d’une plantation d’hévéas est de 25 à 30 ans. Ensuite, les arbres doivent être enlevés, y compris les racines.

Nous avons dû utiliser une grue de levage de charges lourdes mobile achetée d’occasion en Autriche 47 ans auparavant. Son fier propriétaire autrichien était même présent sur les lieux et il nous a régalé de vieilles histoires, comme celle où sa grue a déposé sur des camions des billes de 20 tonnes de feuillus indigènes à des fins d’exportation. Utiliser cette machine avec une chargeuse à roues plus récente et un excavateur pour soulever les conteneurs de façon sécuritaire était pour le moins plutôt pénible.

Nous avons enfin pu assembler la machine, bogies, ensembles des roues de l’essieu avant et pneus compris. En une journée, la machine était prête à être inspectée par les techniciens locaux de Cummins et nous étions prêts à arracher des hévéas. Jeff Cave a donné des formations techniques et pour opérateurs, et la machine fonctionne sans problèmes depuis cinq mois. Jeff Cave a réalisé une visite de suivi en novembre pour donner des formations aux opérateurs et techniques supplémentaires. Sur la base de la performance de ce premier débardeur 635D, Jeff Cave considère qu’il y a des possibilités de vendre d’autres machines en Côte d’Ivoire, au Libéria et dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest.

L'essieu arrière de bogie et les pneus jumelés permettent au débardeur 635D d'offrir une performance constante dans une région caractérisée par les fortes précipitations.

L’essieu arrière de bogie et les pneus jumelés permettent au débardeur 635D d’offrir une performance constante dans une région caractérisée par les fortes précipitations.